Treffort, village médiéval

Les habitants de Treffort s'appellent Ventres jaunes ou Cavets, selon l'endroit exact où ils habitent.

Dans les hameaux et dans le bas du village, on est en Bresse. Le Bressan se nourrissait de "Gaudes", soupe roborative réalisée à base de farine de maïs grillé. On dit aussi qu'il avait l'habitude de cacher son or dans sa ceinture. Ces deux coutumes lui ont valu son surnom de "Ventre jaune".

Dans le haut du village, on est en Revermont, pays de vignerons. Chacun possédait sous sa maison une cave, souvent taillée dans le rocher. Voici l'origine du nom des Cavets.

Un peu d'Histoire...

La Bresse (de Brexia = forêt) fut défrichée au V° siècle par des colons romains et des moines bourguignons. Le Monetay (monastère) fut fondé à cette époque. Au VIII° siècle, le village gagne la position qu'on lui connaît aujourd'hui sur la crête rocheuse de Montcel.

Avril 1259 : première charte d'affranchissement et de liberté donnée par Albert de la Tour du Pin.

1285 : par le traité de Carcassonne, Treffort se trouve sous la dépendance du Duc de Bourgogne.

1289 : la Bresse est rattachée à la Savoie. Au XIV° siècle, le château est aménagé, l'église, les halles, les remparts et l'hôpital sont construits.

1475 : Philippe de Savoie interdit la vente des vins de Bourgogne en Bresse, ce qui protège le vignoble du Revermont. Cette interdiction est confirmée jusqu'à la Révolution.

En 1536, François 1er conquiert la Bresse mais en 1559, le traité de Cateau-Cambrésis rend la Bresse et le Bugey à la Savoie.

En 1595, les troupes de Henri IV envahissent la Bresse et les destructions sont nombreuses. En 1601 (traité de Lyon), Le Revermont passe de la Savoie à la France. Le château est en ruines du fait de la "dernière guerre".

Le 26 juin 1640, la plupart des maisons de Treffort sont détruites par César du Saix, baron d'Arnans, officier du redouté général Lacuzon, officier des armées comtoises et espagnoles.

En 1802, décision municipale en vue de la destruction des remparts et des portes.

En 1810, les stalles de la Chartreuse de Sélignac (biens nationaux) sont achetées par Perrier de la Balme, maire de Treffort et installées dans le chœur de l'église.

En 1880, le phylloxéra arrive à Treffort, ce qui précipitera le déclin du vignoble.

Le 17 juillet 1944, Cuisiat est incendié au cours de la retraite des troupes allemandes. Treffort est épargné.

Le 1er décembre 1972, les communes de Treffort et Cuisiat fusionnent.

Le village de Treffort qui a eu la chance d'être préservé au cours des siècles a su garder son âme. C'est l'un des plus beaux villages de France.
Ses rues ont été entièrement rénovées ces dernières années. Cette restauration est, de l'avis général, une véritable réussite qui ajoute encore au charme de cette cité médiévale à découvrir absolument !

Visite guidée du village de Treffort

Le village de Treffort vu depuis le vallon à l'est,
près du lavoir de la Plate. 

C'est dans ce vallon que se blottissait le village avant qu'il ne s'installe sur l'éperon rocheux qu'il occupe aujourd'hui.
Ce site est un enchantement. De belles randonnées débutent ici en direction de la croix des Angoulures, de la grotte de la Cabatane et de Cuisiat par la combe des Vaux.

Le bonheur est dans ce pré...

Treffort vu depuis le Mont Grillerin.

Le lavoir de la Plate.

Oeuvre de l'architecte Bizet, ce lavoir a été construit vers 1845.
Situé en contrebas du village, il est alimenté par la source du Caméléon.

Il se caractérise par un bassin rectangulaire et une toiture portée par 14 piliers de bois isolés du sol grâce à des socles de pierre. Sa couverture de tuiles romaines est le signe le plus visible de ce monument. Jusqu'au milieu du XXe siècle, les femmes de Treffort venaient y rincer leur linge.

 

Les halles.

Construites au XIV° siècle, elles servaient de lieu de réunion pour les habitants du bourg qui y débattaient ensemble de leurs problèmes, y  tenaient un marché pour le vin et les grains.
Vers 1350, se tenait chaque jeudi matin un marché qui comportait notamment six bancs de boucherie, autant de tisserands, cinq de cordonniers, sabotiers ou courroyeurs et trois de potiers. L'après-midi était réservé aux audiences du banc de cour judiciaire tenues par le châtelain. 

 

 

Détail de la magnifique charpente des halles (XIVe).

Détruites par un incendie, elles furent reconstruites en 1311. Le bâtiment était recouvert d'une toiture en "clavins" (bardeaux de bois). Des réparations furent faites en 1410 et les tuiles actuelles ont été posées en 1840.

 

La rue Ferrachat.

Au XIX° siècle elle s'appelait rue de l'industrie en raison de nombreux ateliers d'artisans qui s'y trouvaient.
Parfaitement conservée, cette très belle voie est connue aujourd'hui pour être l'une des plus conviviales du village.

Dans le milieu de la rue, la Traboule -un passage public aménagé sous une maison- conduit au "Fiscal".

 

L'église.

Construite en grande partie au XIV° siècle, elle se compose de trois parties : le chœur dont la construction fut financée par les moines de Sélignac, la nef qui fut payée par les paroissiens (et n'atteignit jamais la hauteur du chœur) et le clocher qui est une adjonction du XIX° siècle.
Son architecture intérieure est de style gothique simplement décoré. Le choeur est occupé par des stalles provenant de la Chartreuse de Sélignac, achetées par le maire de Treffort après la Révolution.

Une plaquette sur l'église Notre-Dame de l'Assomption a été éditée par les Amis de Treffort.
(Coordonnées de cette association)

 

 

 

La fontaine du Carrouge.

Treffort est surnommé "le village aux sept  fontaines". Au milieu du XIX° siècle, la municipalité a entrepris des travaux importants pour améliorer l'approvisionnement à partir des sources situées au pied de la montagne. Le village est ainsi pourvu de ces fontaines dont la plupart sont encore alimentées de nos jours.
La fontaine du Carrouge est l'une des plus élégantes avec sa vasque surmontée de deux colonnes et d'un fronton sculpté. Elle a été construite en 1851 à l'emplacement d'une maison en ruine.

 

La fontaine des trois Jets.

Située dans le bas du village, elle combine une partie centrale réservée à la consommation humaine et des bassins latéraux qui servaient à abreuver les animaux.

Elle date de 1887 et coule en abondance. Jusqu'en 1903, lorsque la vendange avait été bonne, il était de tradition lors du comice agricole, d'y faire couler du vin.

 

La fontaine du champ de Foire.

La fin du XIX° siècle vit l'aménagement du champ de foire avec le poids public, la fontaine, la fromagerie inspirée des fruitières franc-comtoises (actuellement productrice de fromage de Comté AOC), la Mairie-école puis l'école de filles.

Sa forme caractéristique rappelle celle des coiffes que portaient jadis les Bressanes.

 

La place de la Porte Huile

De nombreuses placettes comme celle-ci donnent à Treffort un charme qui rappelle certains villages provençaux 

 

Le Fiscal.

Très vieille rue enherbée. Elle doit son nom au fait qu'elle conduit à la maison du châtelain, collecteur de l'impôt seigneurial. On imagine que nos aïeux ne l'empruntaient pas de gaieté de cœur !

La traboule.

Ce passage public permet de passer de la rue Ferrachat au Fiscal.
Attention à la tête pour les plus grands !

 

Le château fort.

Le haut du village est, depuis le XIV° siècle dominé par la présence du château fort. Il fut régulièrement occupé et entretenu au début de la période savoyarde, puis progressivement abandonné.
Les combats qui eurent lieu à partir de 1595, à l'occasion de la conquête de la Bresse par les troupes de Henri IV, commandées par le maréchal Biron, contribuèrent à son démantèlement.
Le château actuel est une reconstruction partielle, réalisée au début du XX° siècle et due à l'architecte bressan Tony Ferret.

 

Les remparts.

Au début de la période savoyarde, Treffort fut doté de remparts dont on voit encore quelques vestiges qui délimitent, comme ici, des propriétés.

 

 

La place des Tilleuls.

Ces deux tilleuls qui font face au château et à l'église ont 4 siècles. Ils rappellent la conquête de Treffort par les troupes de Henri IV en 1595. Devant eux, on découvre un magnifique panorama sur toute la Bresse avec, au loin, les monts du Mâconnais. Par temps clair, on peut apercevoir le massif du Pilat, entre Loire et Ardèche.

 

La Fruitière

Inspirée des fruitières franc-comtoises, la fromagerie de Treffort a été édifiée au XIXè siècle. Un excellent Comté (appellation d'origine contrôlée) est fabriqué quotidiennement ici.

 

 

Le Nacaretan.

Ce ruisseau qui descend de la montagne et traverse le village, invite à la flânerie. Lors d'orages violents, il connaît des crues qui recouvrent le seuil de certaines maisons dans le bas du village.

 

Le Monetay.

La chapelle et le cimetière du Monetay (du latin "monasterium") sont les vestiges d'un monastère qui aurait été donné aux moines de Nantua au Vè siècle par un roi burgonde, Gonderarius.
Les moines du Monetay furent les premiers, vers l'an 800 à introduire la vigne en Revermont, assurant la subsistance de ses habitants pendant 1000 ans !

Chaque année pour la Saint-Pierre, une messe est dite dans la chapelle et une vente de tartes cuites au feu de bois apporte quelques moyens à l'association "Société du Monetay" qui l'entretient et la restaure. 
(Coordonnées de cette association)

 


© Mairie de Treffort-Cuisiat - Version 2 - Janvier 2006